L'Archevêque
N° de protocole : 19.046
Pères, Frères et Sœurs bien aimés dans le Christ,
Depuis la décision du Saint Synode du Patriarcat de Constantinople du 27 novembre 2018 abrogeant le tomos signé en 1999 qui accordait à notre Archevêché un lien canonique avec le Trône œcuménique, je n'ai eu de cesse de protéger nos communautés de la « sujétion canonique » (Acte du 12 janvier 2019) qui supprimait purement et simplement l'Archevêché tel que créé par le Métropolite Euloge de bienheureuse mémoire.
Cette décision a ébranlé notre Archevêché qui vivait paisiblement depuis près de 90 ans sous l'omophore du Patriarcat de Constantinople, au sein duquel moi-même j'ai grandi et célébré jusqu'à aujourd'hui.
Nous avons depuis dix mois à présent cherché, ensemble, un avenir pour notre Archevêché, et un mandat très clair nous a été donné par l'Assemblée Générale Extraordinaire du 23 février dernier, où 93% des délégués ont choisi de ne pas dissoudre notre Archevêché.
Nous avons travaillé sans relâche, mais, au lendemain d'une assemblée générale du 7 septembre dernier qui nous a laissés dans un état de sidération eu égard à la violence et la force destructrice de certains d'entre nous, il faut, je le pense humblement, reconnaître que nous nous sommes fourvoyés.
J'ai repris une fois encore nos statuts. Ces statuts organisent la vie de notre Archevêché et nous protègent. Mais il faut dire ici qu'ils n'en sont pas le fondement.
Notre Archevêché a pour objet l'exercice et la coordination du culte conformément au rite orthodoxe gréco-russe dans le respect des Saints canons de l'église orthodoxe et des règles propres de la tradition russe, en conformité avec les décisions du concile de Moscou de 1917-1918.
Nos statuts organisent et rendent donc matériellement possible notre pastorale. Ils règlent les problèmes essentiels et organiques du fonctionnement de notre clergé, sa composition, ses ressources, l'élection des évêques, ses assemblées, ses organes de contrôle, et son éventuelle dissolution.
Mais ils ne règlent pas la pastorale, et ils rappellent d'ailleurs que le lien sacramentel entre l'Archevêché et l'Archevêque est intrinsèque.
Chers Pères, Frères et Sœurs bien aimés, nous ne pouvons pas apporter une réponse juridique à une question pastorale.
Nous ne pouvons pas « tourner », ou plutôt détourner nos statuts qui sont muets sur la question de savoir si une assemblée générale peut décider d'un rattachement canonique. Si seule l'assemblée peut changer les statuts, elle ne peut pas régler la question pastorale du rattachement canonique.
Dans les églises sœurs, c'est l'évêque qui seul décide d'une telle question. Dans notre Archevêché, c'est la conciliarité qui nous guide, mais, je dois le rappeler ici, en conférant à votre Archevêque la lourde responsabilité de décider en ultime recours. N'est-ce pas l'Archevêque qui, dans nos statuts, confirme toutes les décisions, et qui tranche définitivement tous les litiges, que ceux-ci apparaissent au sein du Conseil de l'Archevêché, ou dans nos assemblées générales ? Il en est ainsi parce que l'Archevêque exerce et est le garant du ministère pastoral.
Chers Pères, Frères et Sœurs, ce moment de décision est venu, et je dispose à présent de l'ensemble des éléments nécessaires à ce choix. Je vais, conciliairement, m'en expliquer devant vous.
Tout d'abord sur ce que nous sommes.
Notre Archevêché n'a pas été créé par le Patriarcat de Constantinople, et je crois que ceci est fondamental dans la situation actuelle. Il a été créé sous l'égide du patriarcat de Moscou en 1924 comme « Union Directrice Diocésaine des Associations Orthodoxes Russe en Europe Occidentale », voulue par le Métropolite Euloge de bienheureuse mémoire, dans le respect des Saints canons de l'église orthodoxe, suivant la tradition ecclésiale russe, et en conformité notamment avec les décisions du concile de Moscou de 1917-1918.
En 1930, un oukaze a étéémis à l'encontre des activités du Métropolite Euloge parce qu'il priait pour l'église russe persécutée et était donc devenu « douteux ». Son activité a dès lors été considérée comme une « croisade contre l'Etat soviétique ». Il était ainsi accusé de s'«être mis à la tête d'un conciliabule et d'avoir causé un schisme ». Le 28 janvier 1931, le Conseil Diocésain a souligné le caractère politique et non ecclésiastique de cet oukaze.
En raison de cette tension, le Métropolite Euloge a demandé au Patriarcat Œcuménique de placer sa « province métropolitaine » sous son omophore le 17 janvier 1931. Il a reçu à cette occasion une lettre synodale lui accordant un « statut provisoire » d'exarchat des paroisses russes en Europe. Cet accueil au sein du Patriarcat Œcuménique a, ensuite, fait l'objet de changements statutaires qui ont été avalisés par l'Assemblée Générale de l'Union Directrice Diocésaine des Associations Orthodoxes Russe en Europe Occidentale. Je crois que ce précédent a toute son importance.
J'ajouterai que le Métropolite Euloge a confiéà cette occasion :
« En entrant dans cette voie, il est évident que nous ne nous séparons pas de notre Mère l'église russe ...Nous prenons l'engagement, quand le temps viendra de soumettre à son libre tribunal de l'avenir tous nos actes (...). Et nous continuons à rester en communion de foi de prière et d'amour avec le patriarcat de Moscou » (extrait Irinikon, 8, 1931, p. 365.). C'est ce texte qui m'a permis de puiser la force de résister à la violence du Patriarcat de Constantinople et de m'approcher de l'idée qu'un retour vers le Patriarcat de Moscou à la suite du pur et simple démantèlement opéré par le Patriarcat Œcuménique en novembre 2018 constituerait sans aucun doute la voie canonique la plus respectueuse de nos Pères fondateurs.
Notre Archevêché a vécu ainsi jusqu'en 1965, année où son statut a été dénoncé par le Patriarche Athénagoras au prétexte qu'il était « provisoire ». L'Archevêché a passé une période de latence canonique de 1965 à 1971, puis son statut lui a été rendu par « lettre patriarcale du 22 janvier 1971 ».
L'Archevêque Serge de bienheureuse mémoire s'est fait le devoir de renégocier un nouveau Tomos. Celui-ci, octroyé par le Patriarcat Œcuménique en 1999, n'a plus fait mention du caractère « provisoire », ce qui à l'époque a rassuré les clercs et les fidèles, et a donnéà tous enfin un sentiment de stabilité canonique au sein du Patriarcat Œcuménique.
C'est ce à quoi la décision du Saint Synode du Patriarcat de Constantinople du 27 novembre 2018 abrogeant le Tomos de 1999 et « l'Acte de sujétion canonique » aux métropoles patriarcales du 12 janvier 2019 ont, brutalement, mis fin.
Ces décisions nous ont irrévocablement conduits à rechercher une voie qui permettrait de mettre un terme aux dangereuses pérégrinations imposées par le Patriarcat Œcuménique. Et elles nous ont fait prendre en main notre avenir et à me confier, comme naguère au Métropolite Euloge, la lourde responsabilité de vous guider.
Chers Pères, à mon retour de Constantinople en novembre, je vous ai consultés conciliairement, et, le 15 décembre 2018 vous avez exprimé le souhait de rester unis dans l'adversité qui venait de frapper à nouveau notre Archevêché.
J'ai convoqué avec le Conseil de l'Archevêché une Assemblée Générale Extraordinaire le 23 février portant sur la dissolution de notre Union directrice dans le cas où nous choisirions de réaliser « l'Acte de sujétion canonique » du 12 janvier 2019. Cette assemblée a, à une écrasante majorité de 93%, refusé cette dissolution, et vous, Chers Pères, m'avez en particulier demandé alors de chercher une solution canonique puisque nous avons acté la rupture en refusant l'exigence du Saint-Synode.
Avec le Conseil de l'Archevêché, et au prix de sacrifices financiers importants, nous avons rencontré l'Eglise Russe Hors Frontières, qui n'a pas répondu à notre attente d'autonomie, l'OCA, qui a écarté toute possibilité de lien canonique avec elle.
Nous sommes entrés en dialogue avec le Métropolite Joseph et l'église de Roumanie, qui elle non plus, n'a pas répondu positivement à notre demande. Je voudrais insister sur ce point car lors de notre dernière assemblée, il a été soutenu que l'église de Roumanie constituerait toujours une solution pour notre Archevêché dans son ensemble. Cela est inexact. Le Métropolite Joseph nous a très clairement indiqué qu'il ne disposerait pas de la possibilité d'accueillir canoniquement notre Archevêché, mais seulement les églises et paroisses qui le souhaiteraient, isolément, quitte à ce que celles-ci, dans un second temps, puissent le cas échéant se regrouper selon des contours à définir. Ceci implique la mort de notre Archevêché. Or nous avons reçu un mandat clair de le préserver. Jusqu'à la veille de notre dernière Assemblée générale, je suis resté dans ce dialogue avec le Métropolite Joseph. Mais il n'y a pas le moyen de préserver notre Archevêché dans l'Église de Roumanie. Cette voie nous est définitivement fermée.
Concernant le Patriarcat Œcuménique, une délégation du Conseil de l'Archevêché s'est déplacée par deux fois au Patriarcat de Constantinople pour tenter d'obtenir un réexamen de notre situation. Il a été dit à cette délégation qu'il faudrait que le Patriarche et moi puissions évoquer la question pour tenter de trouver une solution. J'ai ainsi rencontré le Patriarche Bartholomée le 17 août dernier. Mais ce dernier ne m'a laissé entrevoir aucune autre solution que celle décidée le 12 janvier 2019, à savoir le démantèlement, et c'est ce qui a été une nouvelle fois confirmé, juste avant notre dernière assemblée générale. Encore une fois, notre mandat est celui de préserver l'Archevêché.
Enfin, à la suite d'un premier contact avec le Patriarcat de Moscou, qui s'est montré attentif à la situation, une commission mixte a travaillé sur un projet de rattachement au Patriarcat de Moscou établissant un statut d'autonomie particulier garantissant notre spécificité, notre mode de fonctionnement, et en nous assurant un avenir grâce notamment à la possibilité d'élire rapidement de nouveaux évêques auxiliaires. Le « Projet de demande de rattachement »élaboré conjointement avec le Patriarcat de Moscou, et qui a été présenté avant l'Assemblée Générale Extraordinaire du 7 septembre 2019, permet la préservation de notre Archevêché en garantissant et même en étendant son autonomie.
Il s'agit du seul projet qui nous permette de préserver ce que nous sommes.
Pères, Frères et Sœurs bien aimés, nous avons exploré toutes les voies, et je dois vous rappeler que nous ne nous trouvons pas dans un contexte particulièrement bienveillant où nous aurions tout loisir de réfléchir, puisque les tentatives de déstabilisation, comme les oukazes naguère, se sont accrues contre nous, avec l'envoi d'un congé canonique me concernant que je n'avais jamais demandé, et la nomination d'un locum tenens que personne n'avait demandé, dans des conditions totalement irrégulières. C'est la raison pour laquelle le Père Ashkov, qui a fait une proposition de refonte de nos statuts que je vois comme une nécessité pour l'avenir, a lui-même considéré que le temps de cette refonte ne nous était pas - pour l'instant - donné.
C'est conscient de ces pressions et tensions que j'ai convoqué l'Assemblée Générale Extraordinaire du 7 septembre dernier. Je n'ai pas « joué» l'urgence. Il y avait, et il y a urgence.
J'ai convoqué cette l'Assemblée Générale Extraordinaire dans le prolongement de celle du 23 février dernier car nous avions, à l'issue de celle-ci, commencé cette discussion sur notre avenir, et je vous avais promis de la poursuivre.
Certes, à l'issue du vote dont je ne répéterai pas ici qu'il ne peut pas avoir de valeur statutaire car la décision de changement d'obédience canonique relève de la pastorale, il manquait une quinzaine de voix pour qu'une majorité des deux tiers se rallie à la solution proposée. Mais il faut dire que parmi ceux qui se sont exprimés avec véhémence samedi dernier contre le projet de rattachement, il y avait des clercs qui m'avaient demandé et parfois même obtenu un congé canonique et qui n'avaient donc aucune raison ni d'être là, ni de voter.
Même dans ces conditions, plus de 58% des délégués votants ont demandéà leur Archevêque de quitter le Patriarcat Œcuménique et de rejoindre le Patriarcat de Moscou. Par ailleurs, parmi les 41% ayant voté contre ce projet de rattachement, nous devons honnêtement nous poser la question de savoir combien voulaient effectivement rester au sein du Patriarcat Œcuménique. Combien se sont laissés détourner par une issue souhaitée qui n'en était pas une ?
Depuis cette assemblée, je suis, tous les jours, interpellé par nos clercs, nos pasteurs et nos fidèles, pour que je règle cette question pastorale. Il est de ma responsabilité désormais de trancher, parce que mes pasteurs dans leur très grande majorité me demandent non seulement de quitter le Patriarcat de Constantinople, mais de rejoindre le Patriarcat de Moscou dans les conditions que nous avons négociées.
Nous ne pouvons pas continuer à commémorer le Patriarche avec lequel, au plus tard le 7 septembre dernier, le lien canonique a été rompu par la majorité de notre Archevêché ? Cette situation est tout simplement intenable, et je vous ai promis que nous ne tenterions aucune aventure d'autonomie ecclésiale car celle-ci n'est pas canonique. Contrairement à 1965, nous ne pouvons pas continuer en l'état car le lien canonique avec le Patriarcat Œcuménique est rompu depuis que la voix de nos membres, celles de nos communautés, auxquelles je dois accorder toute mon attention, me dit que nous devons chercher un autre lien canonique qui a été désigné. Ceux qui nous disent que nous pouvons rester comme nous sommes, ignorent délibérément cette voix, qui est la voix de la conciliarité.
Il est de mon devoir de trouver un chemin de paix, et notre assemblée m'oblige.
Aussi, en l'absence à ce jour de Comité Episcopal, mais après consultation des doyens et de très nombreux prêtres, en tant que président ex officio de notre Archevêché, j'ai décidé ce jour de me mettre, ainsi que notre Archevêché, sous l'obédience canonique proposée par le Patriarcat de Moscou afin de répondre aux besoins des communautés qui le composent.
Je commémorerai Sa Sainteté le Patriarche Cyrille de Moscou ce dimanche, et j'invite tous les clercs à continuer à me commémorer.
Je connais et comprends les réticences historiques de certains. Je pense notamment à nombre de nos chers Pères, Frères et Sœurs au Royaume-Uni. Les blessures sont profondes. Elles le sont aussi parmi nos communautés dans le sud de la France en raison de litiges juridiques auxquels j'ai travaillé depuis le début pour y mettre fin. Néanmoins, le temps est venu non pas d'oublier, mais d'aller de l'avant.
Je vous ai promis de ne pas vous abandonner. Je tiens ma promesse et vous demande humblement de me porter dans vos prières, et je demande pardon à ceux qui seront blessés par cette décision que je prends, en mon âme et conscience, en tant que garant du ministère pastoral.
JEAN, Archevêque dirigent de l'Union Directrice Diocésaine des Associations orthodoxes russes en Europe Occidentale
Paris, le 14 septembre 2019
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The Archbishop
Protocol number : 19.046
Beloved in Christ Fathers, Brothers and Sisters,
Since the decision of the Holy Synod of the Patriarchate of Constantinople of 27 November 2018 repealing the tomos signed in 1999, which granted our Archdiocese canonical link with the Ecumenical Throne, I have never ceased to protect our communities of "canonical subjection" (Act of 12 January 2019) which removed purely and simply the Archdiocese as created by the Metropolitan Euloge of blessed memory.
This decision has shaken our Archdiocese, which lived peacefully from nearly 90 years under the omophorion of the Patriarchate of Constantinople, where I myself grew up and celebrated until today.
For the past ten months, we have been looking together for a future for our Archdiocese, and a very clear mandate was given to us by the Extraordinary General Assembly of February 23, where 93% of delegates chose not to dissolve our Archdiocese. We worked tirelessly, but after the EGA of September 7th, which left us in a state of shock with regard to the violence and the destructive mood of some of us. I humbly think that we have to admit : we went astray.
I looked again at our statutes. These statutes organize the life of our Archdiocese and protect us. However, it must be said here, that they are not the foundation of the Archdiocese. The purpose of our Archdiocese is the exercise and coordination of worship in accordance with Orthodox Greco-Russian rite in respect of the holy canons of the Orthodox Church and the specific rules of the Russian tradition, in accordance with the decisions of the Council of Moscow 1917-1918.
Our statutes organize and thus make possible our pastoral activity. They rule the essential and organic problems of the functioning of our clergy, its composition, its resources, the election of bishops, its assemblies, its organs of control, and its eventual dissolution. However, they do not regulate pastoral care, and they remind us that the sacramental link between the Archbishop and the Archdiocese is intrinsic.
Dear Fathers, beloved Brothers and Sisters, We cannot bring a legal answer to a pastoral question. We cannot "twist", or rather deflect our statutes that are silent on the question of whether a general meeting can decide on a canonical attachment. If the assembly can change the statutes, it cannot settle the pastoral question of canonical attachment. In sister churches, it is the bishop who alone decides such a question. In our Archdiocese the conciliarity that guides us. However, I must remember here, it bestows to your Archbishop the heavy responsibility of deciding as a last resort. Is it not the Archbishop who, in our statutes, confirms all decisions, and who definitively settles all the disputes, whether these appear within the Council of the Archdiocese, or in our general assemblies ? This is so because the Archbishop exercises and is the guarantor of the pastoral ministry.
Dear Fathers, Brothers and Sisters, this moment of decision has come, and I presently have all the necessary elements for this choice. I am going conciliarily explain it to you.
First of all about who we are : Our Archdiocese was not created by the Patriarchate of Constantinople, and I believe that this is fundamental in the current situation. It was created under the auspices of the Moscow Patriarchate in 1924 as « Union Directrice Diocésaine des Associations Orthodoxes Russes en Europe Occidentale » wanted by the Metropolitan Euloge of blessed memory, in respect of the holy canons of the Orthodox Church, following the Russian ecclesial tradition, and in accordance with the decisions of the Council of Moscow 1917-1918.
In 1930, an ukase was issued against the activities of Metropolitan Euloge because he prayed for the persecuted Russian church and thus became "doubtful". His activity has been then considered as "a crusade against the Soviet state". He was accused of "putting himself at the head of a confabulation and having caused a schism ". On January 28, 1931, the Diocesan Council emphasized the political and not ecclesiastical character of this ukase.
Due to this tension, Metropolitan Euloge asked the Ecumenical Patriarchate to place his "metropolitan province" under his omophorion on January 17 1931. On this occasion, he received a synodal letter granting him the temporary status of « Exarchate of Russian parishes in Western Europe”. This welcome within the Ecumenical Patriarchate was then subject to statutory changes which were endorsed by the General Assembly of the « Union Directrice Diocésaine des Associations Orthodoxes Russes en Europe Occidentale ».
I believe this precedent has all its importance. I will add that Metropolitan Euloge said on this occasion : "In entering this path, it is obvious that we are not separating from our Mother the Russian church ... We make the commitment, when time comes to submit to our free tribunal of the future all our acts (...). In addition, we continue to remain in communion of faith of prayer and love with the patriarchate of Moscow " (Irinikon, 8, 1931, 365). It is this text that allowed me to draw the strength of resisting the violence of the Patriarchate of Constantinople and approach the idea that a return to the Moscow Patriarchate after the pure and simple dismantling by the Ecumenical Patriarchate in November 2018 would undoubtedly be the canonical way most respectful of our Founding Fathers.
Our Archdiocese lived like this until 1965, when the Patriarch Athenagoras on the pretext that it was « provisional » abolished its status. The Archdiocese spent a period of canonical latency from 1965 to 1971, when its status was restored by the "patriarchal letter of January 22, 1971".
Archbishop Serge of blessed memory made it his duty to negotiate a new Tomos. The latter, granted by the Ecumenical Patriarchate in 1999, no longer mentions the "provisional" character, which at the time reassured the clergy and the flock, and finally gave everyone a sense of canonical stability within the Ecumenical Patriarchate.
This brutally ended by the decision of the Holy Synod of the Patriarchate of Constantinople of November 27, 2018, repealing the 1999 Tomos and the "Act of Canonical Submission" to the patriarchal metropolises of January 12, 2019. These decisions have irrevocably led us to seek a path that would put an end to the dangerous peregrinations imposed by the Ecumenical Patriarchate. They made us take our future in hand and entrust me, as previously to Metropolitan Euloge with the heavy responsibility of guiding you. Dear Fathers, when I returned from Constantinople in November, I consulted you conciliarly, and on December 15, 2018, you expressed the wish to remain united in the adversity that had just struck our archdiocese again.
I convened with the Council of the Archdiocese an EGA on February 23 concerning the dissolution of our Union Directrice in order to choose to carry out the "Act of Canonical Submission" of January 12 2019. This assembly, by an overwhelming majority of 93%, refused this dissolution, and you, dear Fathers, asked me in particular to look for a canonical solution since we have recorded the rupture by refusing the requirement of the Holy Synod.
With the Council of the Archdiocese, and at the price of important financial sacrifices, we met the Russian Church outside Russia, which did not respond to our expectation for autonomy, the OCA, which has ruled out any possibility of canonical link with us. We entered into a dialogue with Metropolitan Joseph and the church of Romania, which, too, did not respond positively to our request. I wish to insist on this point because at our last meeting, it was argued that the Church of Romania would always be a solution for our Archdiocese as a whole. This is incorrect. Metropolitan Joseph has made it very clear to us that he would not have the possibility of canonically welcoming our Archdiocese, but only the churches and parishes that would wish it, separately. In a second step, these parishes where appropriate, could be grouped according to outlines to be defined. This implies the death of our Archdiocese. We received a clear mandate to preserve it. Until the day before our last General Assembly, I stayed in this dialogue with Metropolitan Joseph. But there is no way to preserve our Archdiocese in the Church of Romania. This way is definitively closed. Concerning the Ecumenical Patriarchate, a delegation from the Council of the Archdiocese went twice to the Patriarchate of Constantinople to tryt to get a review of our situation. This delegation was told that the Patriarch and I could raise the issue to try to find a solution. I met Patriarch Bartholomew on August 17th. But he did not mention any other solution than the one decided on January 12 2019, namely the dismantling of the archdiocese. This was once again confirmed, just before our last general meeting. Once again, our mandate is that of preserving the Archdiocese.
Finally, following a first contact with the Moscow Patriarchate, which was showing a keen interest in the situation, a joint commission worked on a draft of canonical attachment to the Moscow Patriarchate establishing a special autonomy statute guaranteeing our specificity, our way of operating, and ensuring a future, thanks to the possibility of quickly electing new auxiliary bishops. The "Request for Attachment Project" developed jointly with the Moscow Patriarchate, which was presented before the Extraordinary General Assembly of September 7, 2019, allows the preservation of our Archdiocese by guaranteeing and even by extending its autonomy. This is the only project that allows us to remain who we are. Fathers, beloved Brothers and Sisters, We have explored all the ways and I have to remind you that we are not in a particularly favourable environment, where we would have plenty of time for reflection, since attempts of destabilization, like the ukases of the past, have increased against us, with the sending of a canonical leave concerning me that I had never asked, and the appointment of a locum tenens that nobody had asked for, in conditions totally irregular. That is why Father Ashkov, who made a proposal for a revision of our statutes that I see as a necessity for the future, has considered that the time of this overhaul was not - for now - given.
Being aware of these pressures and tensions, I convened the EGA of September 7th. I did not "play" the emergency. There was, and there is urgency. I convened this Extraordinary General Assembly as the continuation of the February meeting because at the end of the assembly we had started discussing on our future, and I promised you to continue that discussion. Certainly, after the vote ( I will not repeat here that it cannot have a statutory value because the decision of change of canonical obedience falls within the pastoral), there was a lack of fifteen votes for a two-thirds majority agreeing with the proposed solution. However, it must be said that among those who spoke vehemently last Saturday against the project of attachment, there were clerics who had asked me and sometimes even got a canonical leave and who had not left in order to be there or to vote.
Even then, more than 58% of the voting delegates asked their Archbishop to leave the Ecumenical Patriarchate and join the Moscow Patriarchate. Moreover, among the 41% who voted against this project of attachment, we should honestly ask ourselves how many actually wanted to stay in the Ecumenical Patriarchate. How many have been diverted by a desired outcome that was not one ? Since this assembly, I am challenged every day, by our clerics, our pastors and our flock, so that I should settle this pastoral question. It's my responsibility now to decide, because my pastors in their very great majority ask me not only to leave the Patriarchate of Constantinople, but to join the Moscow Patriarchate under the conditions we have negotiated.
We cannot continue to commemorate the Patriarch with whom, at the latest on September 7, the majority of our Archdiocese broke the canonical bond. This situation is simply untenable, and I promised you that we would not attempt any adventure of ecclesial autonomy because it is not canonical. Unlike 1965, we cannot go on as we are, as the canonical link with the Ecumenical Patriarchate is broken since the voices of our members, those of our communities, to which I must give my full attention, tell me that we must seek another canonical link that has been designated. Those who tell us that we can stay as we are, deliberately ignore that voice, which is the voice of conciliarity.
It is my duty to find a way of peace, and our assembly obliges me.
Therefore, in the absence of an Episcopal Committee so far, but after consultation with the deans and many priests, as ex officio president of our archdiocese, I decided today to put myself, as well as our Archdiocese, under the canonical obedience proposed by the Moscow Patriarchate to meet the needs of the communities that compose our Archdiocese. I will commemorate His Holiness Patriarch Cyril of Moscow this Sunday, and I invite all clerics to continue to commemorate me.
I know and understand the historical reluctance of some. I am thinking in particular of many of our dear fathers, brothers and sisters in the United Kingdom. The wounds are deep. They are also among our communities in the south of France because of legal disputes. Legal disputes that I have worked from the beginning to put to an end. Nevertheless, the time has come not to forget, but to move forward.
I promised you not to give up. I keep my promise and humbly ask you to carry me in your prayers, and I ask forgiveness to those who will be hurt by the decision that I take, in my soul and conscience, as guarantor of the pastoral ministry.
JEAN, Archbishop Head of the Union Directrice Diocésaine des Associations orthodoxes russes en Europe Occidentale
Paris, September 14, 2019