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Commentaire de la semaine Sainte

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La célébration de la Passion de notre Sauveur commence les trois premiers jours de la Semaine sainte par ce que nous appelons l'office de l'Époux.

L'office de l'Époux

Cet office est inspiré par la parabole des dix vierges, tirée de l'Évangile de saint Mathieu [1]. Dix jeunes filles avaient été choisies un soir de noces pour accueillir, selon la coutume juive de l'époque, l'époux qui devait arriver dans la salle de noces. Et parmi ces dix vierges, cinq étaient sages et cinq étaient stupides, « fofolles ».

Les cinq sages, voyant que l'époux tardait à venir, se dirent : « L'époux tient toujours parole, il viendra tard, mais il viendra tout de même, alors garnissons nos lampes d'huile afin d'en avoir assez pour l'accueillir avec des lampes allumées quand il viendra. » Elles prennent donc une réserve d'huile afin de garnir leurs lampes. Mais les cinq vierges stupides se disaient : « L'heure a passé, il ne viendra plus. » Et voilà que nos jeunes filles s'endorment.

Au milieu de la nuit, on entend un cri : « Voici l'époux qui arrive. » Les dix jeunes filles se réveillent. Les cinq sages allument leurs lampes après les avoir garnies d'huile. Les cinq fofolles disent : « Nous n'avons plus assez d'huile pour nos lampes, prêtez-nous-en, afin que nous puissions nous aussi accueillir l'époux. » Mais les sages leur disent : « Nous en avons juste assez pour nous-mêmes, allez donc au village, auprès des fournisseurs, acheter de l'huile. »

Voilà nos cinq vierges folles courant au milieu de la nuit chercher de l'huile au village. Pendant qu'elles en cherchent, l'époux arrive. Les cinq vierges sages, leurs lampes allumées, l'accueillent et entrent avec lui dans la salle de noces. Les portes se referment tandis que les réjouissances commencent. Les cinq folles, qui ont enfin trouvé l'huile, arrivent à la salle et trouvent la porte fermée. Elles frappent : « Ouvre-nous, ouvre-nous ! » De l'intérieur, elles entendent la voix de l'époux qui leur dit : « Je ne vous connais pas. » Elles repartent alors, tête baissée, dans l'obscurité de la nuit. Voilà la parabole qui sert de thème à ces trois premières journées.

L'époux, évidemment, c'est le Seigneur Jésus qui reviendra et qui tarde à venir. Les vierges sages sont celles qui reconnaissent dans le Christ de la Passion l'Époux de l'Église qui reviendra en gloire et qui, par conséquent, se préparent à l'accueillir. Ceux qui le reconnaissent dans sa Passion et dans sa souffrance, en effet, sont ceux qui l'accueillent dans sa gloire et pénétreront avec lui dans la salle de noces du Royaume. Ceux qui le renient dans sa Passion et ne le reconnaissent pas resteront en dehors de la salle de noces, dans les ténèbres extérieures.

Pour célébrer ce mystère, que se passe-t-il ?

L'Église chante : « Voici venir l'Époux au milieu de la nuit. Bienheureux le serviteur qu'Il trouvera éveillé. Indigne est celui qu'Il trouvera assoupi. Ô mon âme, garde-toi de t'abandonner au sommeil, de peur d'être livrée à la mort et bannie du Royaume. Mais réveille-toi en clamant : Saint, Saint, Saint es-Tu, Ô notre Dieu ! Par la Vierge ta mère, aie pitié de nous. » Tandis que le chœur et le peuple chantent ce beau cantique, voici que le célébrant sort du sanctuaire en portant l'icône de l'Époux souffrant, le Christ, tel que Pilate le présente à la foule hurlante en s'écriant : « Voici l'homme », « Ecce homo. » [2]

Tandis qu'apparaît ainsi le Christ avec sa couronne d'épines, le visage couvert de sang et de crachats, l'Église chante : « Voici venir l'Époux... »À l'heure de la Passion, contemplant le Christ souffrant, l'Église reconnaît en Lui le Roi de gloire qui entre dans son Royaume et L'accueille à l'avance. On retrouve le même thème qu'au dimanche des Rameaux : Celui qui entre dans la Jérusalem terrestre pour y souffrir, Celui-là même qui porte la couronne d'épines et qui va vers la mort est le Roi de gloire qui reçoit la couronne dans son Royaume. C'est là le thème commun aux trois journées. Chaque journée contient cependant son propre sujet.

Le juste Joseph

Le Lundi saint, nous célébrons - cela peut nous surprendre - la mémoire de Joseph, le fils de Jacob, celui qui, en Égypte, devenu serviteur du ministre de Pharaon, repousse les avances de la femme de Potiphar et s'échappe tout nu en laissant son manteau dans les mains de sa séductrice. Dépitée, elle l'accuse et le calomnie auprès de son mari. Joseph est alors envoyé en prison [3].

Cet innocent souffrant la prison à cause de sa vertu et de sa justice est déjà le signe précurseur du juste souffrant sur la Croix. Il nous fournit aussi un exemple que nous allons essayer de suivre pendant toute la Semaine sainte, l'exemple de cette continence, de cette vertu, sans laquelle nous ne saurions nous associer au Christ en Croix ni participer à sa Résurrection. Le chaste Joseph, résistant à la séduction par loyauté envers la Parole de Dieu, nous invite tous à suivre cet exemple de sobriété pour entrer dans la Semaine sainte. Ce n'est que dans l'esprit du juste et chaste Joseph que nous pourrons participer à tous les événements de la Semaine sainte.

Source : http://perecyrille.net/node/850


[1] Mt 25, 1-13

[2] Jn 19, 5.

[3] Cf. Gn 39


Suite du commentaire de la semaine Sainte par le Père Cyrille Argenti

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Le figuier desséché

Le lendemain (voir le début du commentaire ), Jésus entre à Jérusalem et, sur son chemin pour se rendre au Temple, Il voit un figuier. Il s'en approche pour cueillir des fruits, mais Il n'en trouve pas et maudit le figuier : « Tu ne porteras jamais plus de fruits. » Au retour du Temple, les apôtres constatent que le figuier s'est desséché [1]. Parabole vécue, parabole en actes, avertissement redoutable qui est donné au fidèle au cours de la Semaine sainte.

Ne ressemblons pas au figuier stérile. Le Seigneur attend de nous des fruits d'amour, des fruits de bonté, des fruits de justice. Celui qui ne porte pas de fruits sera un figuier stérile, inutile, desséché, qui n'est bon qu'àêtre livré au feu. Si nous devons, au cours de cette Semaine sainte, suivre l'exemple du chaste Joseph, nous devons aussi veiller à ne pas être des figuiers stériles, afin que le Seigneur, lorsqu'Il reviendra, puisse trouver en nous un serviteur qui aura accompli la volonté du Père et, au cours de toute sa vie, aura porté des fruits.

La Semaine sainte est donc intimement liée à toute notre vie quotidienne, à ce que nous sommes, mais aussi à ce que nous faisons. Les deux sont inséparables. Nous devons être semblables au chaste Joseph, mais nous devons agir en portant du fruit, en présentant à Dieu des dons d'amour, de vérité, de justice.

Le repas de Béthanie

Enfin, le Mercredi saint, nous faisons mémoire du repas de Béthanie. Lorsque Jésus, remontant à Béthanie, est invité dans la maison de Simon le pharisien, Il accueille une femme de mauvaise vie qui tombe à ses pieds, y verse un parfum précieux et les essuie avec ses cheveux, en les lavant de ses larmes. Judas s'indigne en s'écriant : « On aurait pu vendre ce parfum pour un prix très élevé et le distribuer aux pauvres. » Jean l'Évangéliste ajoute la remarque suivante : il ne disait pas cela parce qu'il s'intéressait aux pauvres, mais parce qu'il était le trésorier de la troupe et qu'il volait dans la caisse. [2]

Ainsi, le Mercredi saint, nous sont présentés ces deux personnages opposés : Judas qui aime l'argent et qui, pour cette raison, se prépare à vendre le Sauveur et à Le trahir et la prostituée repentie à laquelle « parce qu'elle a beaucoup aimé, il sera beaucoup pardonné». Parce qu'il lui sera beaucoup pardonné, elle aimera beaucoup. Elle manifeste son repentir par ses larmes, son amour par le parfum précieux et elle reçoit le pardon du Seigneur. Les pharisiens protestent : « Comment donc, si cet homme est prophète, ne sait-Il pas qui est cette femme qui Lui lave les pieds ? » Jésus répond à Simon : « Toi, tu ne m'as pas lavé les pieds quand Je suis arrivé, tu ne m'as pas versé du parfum, mais à cette femme il sera beaucoup pardonné, parce qu'elle a beaucoup aimé. »

Si cette femme est bien Marie Madeleine, que nous reverrons devant le tombeau vide, à l'aube du dimanche de Pâques, alors elle sera la première, elle, la pécheresse repentante et pardonnée, à contempler quelques jours plus tard le Christ ressuscité.

Le Mercredi saint, nous faisons donc mémoire de cette femme oignant les pieds de Jésus en célébrant le sacrement des malades, le sacrement des saintes huiles. Pensant à cette huile précieuse versée sur les pieds du Seigneur Jésus, nous invoquons le Saint Esprit sur l'huile de la guérison. Il y a ici, dans le texte de l'Évangile, un jeu de mots, car miséricorde en grec se dit eleos et huile se dit eleon, en sorte que l'huile sera le symbole de la miséricorde du Christ. Nous célébrons donc cette huile de miséricorde en demandant au Seigneur de nous pardonner comme Il a pardonnéà la prostituée et de nous guérir comme Il l'a guérie avec l'huile de sa miséricorde, de nous guérir des maladies de l'âme et du corps car les secondes sont souvent le résultat des premières. C'est parce qu'il y a quelque chose de pourri à la racine de notre être, au fond de notre âme, que notre corps est atteint de maladie.

Nous retrouvons en ce Mercredi saint la santé de l'âme et du corps par le repentir et par le pardon. C'est pourquoi ce jour-là, nous célébrons le sacrement des malades en recevant l'onction du pardon et de la guérison, par la miséricorde du Sauveur.

Pendant ce début de la Semaine sainte, nous évoquons donc à la fois le souvenir des événements que nous raconte l'Évangile - l'entrée à Jérusalem, la malédiction du figuier, l'onction de Béthanie - en même temps que nous nous préparons à cette célébration en essayant d'imiter l'exemple du chaste Joseph, d'éviter celui du figuier stérile, de suivre la voie de la femme pécheresse pour recevoir comme elle le repentir et le pardon. Enfin, nous reconnaissons dans ce Christ de la Passion, le Roi de gloire qui va venir.

Vous voyez donc que sont associés, pendant ces trois premiers jours, la mémoire des événements historiques, l'acte de foi discernant le Roi de gloire et Dieu dans la personne du Christ souffrant et la résolution du repentir, du changement de vie. C'est parce que nous reconnaissons dans le Christ souffrant notre Sauveur et notre Roi que nous réalisons cette conversion intérieure pour laquelle Il a donné sa vie, car sa Passion a eu lieu pour notre salut. Nous reconnaissons en lui notre Sauveur pour recevoir son salut, par notre repentir qui nous prépare à recevoir son pardon.

Lorsque nous découvrons que le Christ a subi toute sa Passion à cause de nous, par amour de nous, comment n'aurions-nous pas au fond de notre cœur cette contrition et ce repentir ? C'est lorsque nous découvrons que le Seigneur Jésus est le Sauveur qui nous aime et qui meurt pour nous, par amour pour nous, que notre cœur est touché et que nous décidons de changer de vie, de ressembler à Job, que nous célébrons aussi ces jours-là dans l'office de vêpres.

Nous lisons ce passage du livre de Job : Job était un homme juste qui aimait Dieu. Un jour, Satan, jaloux de sa foi, demande à Dieu de mettre à l'épreuve ce juste afin de l'amener à se révolter. Job subit de nombreuses épreuves - ruine, deuil, maladies - mais il garde toujours confiance en Dieu. Devant cette foi inébranlable, Satan doit constater son échec. Dieu redonne à Job le bonheur terrestre et le livre se termine par l'annonce de la résurrection de Job, au dernier jour.

Nous reconnaissons en Job le modèle et la figure du Christ, qui subira non seulement les mêmes épreuves que Job - souffrances autour de lui, souffrances dans son propre corps - mais qui subira aussi l'épreuve suprême dont Job avait été préservé, l'épreuve de la mort, et qui continuera jusqu'au bout à rendre gloire à Dieu. Job sera donc la figure du Christ, celui qui annonce sa venue, mais aussi celui qui nous sert de modèle, par la patience - non pas seulement au sens passif, mais aussi au sens actif - de celui qui résiste et qui espère dans l'épreuve. Celui qui ne perd pas confiance, celui qui subit l'épreuve avec courage, avec confiance, avec attente, une attente active du jour de la Résurrection, du jour de Dieu, celui qui subit l'épreuve de cette façon-là s'associe au Christ de la Passion. Il pourra entrer lui aussi dans la joie et dans la gloire de la Résurrection !

Source : http://perecyrille.net/node/850


[1] Mt 21, 18-22.

[2] Cf. Jn 12, 1-8 et Lc 7, 36-50.

Le Samedi Saint commenté par le Père Alexandre Schmemann

Le Vendredi Saint commenté par le Père Alexandre Schmemann

Le Jeudi saint commenté par le Père Alexandre Schmemann

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Extraits de "Le Mystère pascal : commentaires liturgiques" par Alexandre Schmemann et Olivier Clément

Collection Spiritualité orientale N°16

La semaine sainte (p. 26-31)

Par Alexandre Schmemann

LE JEUDI SAINT

La dernière Cène

Deux événements marquent la liturgie du grand et saint Jeudi : la dernière Cène du Christ avec ses disciples, et la trahison de Judas. L'un et l'autre trouvent leur sens dans l'amour. La dernière Cène est l'ultime révélation de l'amour rédempteur de Dieu pour l'homme, de l'amour en tant qu'essence même du salut. La trahison de Judas, elle, montre que le péché, la mort, la destruction de soi-même, proviennent aussi de l'amour, mais d'un amour défiguré, détourné de ce qui mérite vraiment d'être aimé. Tel est le mystère de ce jour unique dont la liturgie, imprégnée à la fois de lumière et de ténèbres, de joie et de douleur, nous met devant un choix décisif dont dépend la destinée éternelle de chacun de nous.

"Jésus, sachant que l'heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans ce monde, les aima jusqu'à la fin..." (Jn 13,1). Pour comprendre vraiment la dernière Cène, il faut voir en elle l'aboutissement de ce grand mouvement d'amour divin qui a commencé avec la création du monde et qui, maintenant, va atteindre sa plénitude dans la mort et la résurrection du Christ.

"Dieu est Amour" (l Jn 4,8). Et le premier don de l'Amour, ce fut la vie. Celle-ci était essentiellement une communion. Pour vivre, l'homme devait se nourrir, manger et boire, communier au monde. Le monde était donc l'amour divin devenu nourriture, devenu corps de l'homme. Étant vivant, c'est-à-dire communiant au monde, l'homme devait être en communion avec Dieu, faire de Dieu la fin et la substance de sa vie. Communier au monde reçu de Dieu était véritablement communier à Dieu. L'homme recevait sa nourriture de Dieu et, la transformant en son corps et en sa vie, il offrait le monde entier à Dieu, il le transformait en vie en Dieu et avec Dieu. L'amour de Dieu avait donné la vie à l'homme, l'amour de l'homme pour Dieu transformait cette vie en communion avec Dieu. C'était le Paradis. La vie y était véritablement eucharistique. Par l'homme, par son amour pour Dieu, toute la création devait être sanctifiée et transformée en sacrement universel de la divine présence, et l'homme était le prêtre de ce sacrement.

Mais par le péché, l'homme a perdu cette vie eucharistique. Il l'a perdue, parce qu'il a cessé de regarder le monde comme un moyen de communion avec Dieu et sa vie comme une eucharistie, une adoration et une louange... Il s'aima lui-même et le monde pour lui-même ; il se fit centre et fin de sa propre vie. Il s'imagina que la faim et la soif, c'est-à-dire l'état de dépendance dans lequel se trouvait sa vie par rapport au monde, pouvaient être satisfaites par le monde lui-même, par la nourriture comme telle. Mais le monde et la nourriture, s'ils sont dépouillés de leur sens premier de sacrements, c'est-à- dire de moyens de communion avec Dieu, s'ils ne sont pas accueillis avec la faim et la soif de Dieu, autrement dit si Dieu n'est plus là, ne peuvent plus donner la vie ni satisfaire aucune faim, car ils n'ont pas la vie en eux-mêmes. En les aimant pour eux-mêmes, l'homme a détourné son amour de l'unique objet de tout amour, de toute faim, de tout désir... Et il est mort. Car la mort est l'inévitable "décomposition" de la vie coupée de son unique source et de ce qui lui donne son sens.

L'homme trouva la mort là où il avait espéré trouver la vie. Sa vie devint une communion à la mort, parce qu'au lieu de transformer le monde en communion avec Dieu par la foi, l'amour et l'adoration, il se soumit entièrement à lui, il cessa d'en être le prêtre pour en devenir l'esclave. Et par ce péché de l'homme, le monde entier est devenu un cimetière où les peuples, condamnés à mort, communient à la mort, "assis dans les ténèbres de la mort" (Luc 1,79).

L'homme a trahi, mais Dieu est resté fidèle à l'homme. Comme nous le disons à la Liturgie de saint Basile "Tu n'as pas rejeté pour toujours la créature que tu avais façonnée, ô Dieu de bonté, ni oublié l'ouvrage de tes mains ; mais tu l'as visitée de diverses manières dans la tendresse de ton cœur." Une nouvelle œuvre divine allait commencer : celle de la rédemption et du salut. Elle s'accomplirait dans le Christ, le Fils de Dieu, qui, pour redonner à l'homme sa beauté première et rendre à sa vie son caractère de communion avec Dieu, se fit homme, prit sur lui notre nature, avec sa soif et sa faim, avec son désir et son amour de la vie. En lui, la vie a été révélée, donnée, acceptée, accomplie comme une parfaite eucharistie, une totale et parfaite communion avec Dieu. Le Christ a rejeté la tentation fondamentale de l'homme, "vivre de pain seulement", et a révélé que c'est Dieu et son Royaume qui sont la véritable nourriture, la vraie vie de l'homme. Et cette parfaite vie eucharistique, remplie de Dieu, donc divine et immortelle, il en fait don à tous ceux qui acceptent de croire en lui, c'est-à- dire à ceux dont la vie trouve en lui tout son sens et son contenu. Telle est la signification très riche de la dernière Cène. Le Christ s'offre comme nourriture véritable de l'homme, parce que la vie manifestée en lui est la vraie vie. Ainsi le mouvement d'amour qui commence au Paradis avec le divin "Prenez et mangez..." (parce que se nourrir est la vie de l'homme) atteint sa plénitude avec le "Prenez et mangez" du Christ (parce que Dieu est la vie de l'homme). La dernière Cène recrée le Paradis de délices, restaure la vie en tant qu'eucharistie et communion.

Cette heure d'amour extrême est aussi celle de la plus extrême trahison. Judas quitte la lumière de la chambre haute pour s'enfoncer dans la nuit. "Il faisait nuit" (Jn 13,30). Pourquoi part-il ? "Il aime", répond l'Évangile, et les hymnes du Jeudi saint soulignent plusieurs fois cet amour fatal. Il im¬porte peu en effet que cet amour concerne "l'argent". L'argent, ici, symbolise tout amour perverti et dévié qui conduit l'homme à trahir Dieu. C'est un amour voléà Dieu, et Judas est donc "le voleur". L'homme, même si ce n'est plus Dieu ou en Dieu qu'il aime, n'en continue pas moins d'aimer et de désirer, car il a été créé pour l'amour et l'amour est sa nature même ; mais c'est alors une passion aveugle et autodestructrice, et la mort en est le terme. Chaque année, quand nous nous abîmons dans la lumière et la profondeur insondables de ce grand Jeudi, la même question cruciale nous est posée : est-ce que je réponds à l'amour du Christ et est-ce que j'accepte qu'il devienne ma vie, ou bien est-ce que je suis Judas dans sa nuit ?

Les offices du grand Jeudi comprennent : les Matines, les Vêpres suivies de la Liturgie de saint Basile le Grand. Dans les églises cathédrales, le lavement des pieds a lieu après la Liturgie ; pendant que le diacre lit l'Évangile, l'évêque lave les pieds de douze prêtres, nous rappelant que c'est l'amour du Christ qui est le fondement de la vie dans l'Église et qui, à l'intérieur de celle-ci, est le modèle de toute relation. C'est aussi en ce grand Jeudi que le saint chrême est consacré par les chefs des Églises autocéphales ; cette cérémonie signifie que l'amour nouveau du Christ est le don que nous recevons de l'Esprit au jour de notre entrée dans l'Église.

A Matines, le tropaire donne le thème du jour : l'opposition entre l'amour du Christ et le désir insatiable de Judas :

"Tandis que les glorieux disciples étaient illuminés par le lavement des pieds, l'impie Judas, enténébré par l'amour de l'argent, vendit aux juges indignes le juste Juge.

"Ô toi, amant de l'argent, regarde celui qui se pendit à cause de lui !

Détourne-toi donc de ce désir insatiable, qui a osé accomplir une telle action contre le Maître.

"Mais toi, Seigneur, bon pour tous, gloire à toi"

Après la lecture de l'Évangile (Luc 12,1-40), le beau canon de saint Cosmas nous introduit dans la contemplation du mystère de la dernière Cène, de sa portée mystique et éternelle. L'hirmos de la neuvième ode nous invite à prendre part au banquet auquel le Seigneur nous convie :

"Venez, vous les croyants Jouissons de l'hospitalité du Seigneur au banquet de l'immortalité, à la chambre haute, en élevant nos cœurs..."

A Vêpres, les stichères soulignent l'autre pôle, tragique, de ce grand Jeudi, la trahison de Judas :

"Judas se révéla par ses œuvres : le serviteur devint traître ; le disciple se montra ourdisseur de complots ; l'ami, ennemi. Il suivait son maître et, en lui-même, méditait sa trahison..."

Après l'Entrée, on fait trois lectures de l'Ancien Testament

• Exode 19,10-19. La descente de Dieu du mont Sinaï vers son peuple, image de la venue de Dieu dans l'Eucharistie.

• Job 38,1-23 et 42,1-5. Conversation de Dieu avec Job, et réponse de celui-ci : "J'ai parlé sans intelligence de merveilles qui me dépassent et que j'ignore..." ; et ces merveilles divines sont accomplies dans le don du Corps du Christ et de son Sang.

• Isaie 50,4-11. Commencement des prophéties du Serviteur souffrant.

L'Épître est tirée de saint Paul, Première lettre aux Corinthiens 11,23-32 ; c'est le récit de la dernière Cène, donnant le sens de la communion. La lecture de l'Évangile (la plus longue de l'année) est formée d'extraits des quatre évangélistes et nous fait entendre le récit complet de la dernière Cène, de la trahison de Judas et de l'arrestation du Christ dans le jardin.

L'hymne des Chérubins et l'antienne de communion sont remplacés par les paroles de la prière avant la communion :

"A ta Cène mystique, fais-moi communier aujourd'hui, ô Fils de Dieu ! Car je ne livrerai pas le secret de tes mystères à tes ennemis, ni ne te donnerai le baiser de Judas ; mais comme le larron je te crie : Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton Royaume !"

Lettre encyclique de Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée 1er à l'occasion de la fête de Pâques

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† BARTHOLOMAIOS PAR LA GRÂCE DE DIEU ARCHEVÊQUE DE CONSTANTINOPLE - NOUVELLE ROME ET PATRIARCHE ŒCUMÉNIQUE QUE LA GRÂCE, LA PAIX ET LA MISÉRICORDE DU CHRIST GLORIEUSEMENT RESSUSCITÉ, SOIENT AVEC TOUT LE PLÉRÔME DE L'ÉGLISE

Frères concélébrants et enfants fidèles de l'Église,

Christ est ressuscité !

L'annonce de la Résurrection apportée par les Myrophores aux disciples du Christ fut considérée par eux comme une divagation. Et pourtant, il s'est avéré que c'était la Vérité. Jésus ressuscité est apparu à Ses disciples plusieurs fois.

Aujourd'hui encore, l'annonce de la Résurrection est considérée par les rationalistes comme une élucubration. Cependant, nous les fidèles non seulement croyons, mais nous vivons la Résurrection comme un fait avéré. Nous scellons, si nécessaire, notre témoignage par le sacrifice de notre vie, car en Christ Ressuscité, nous transcendons la mort et nous sommes délivrés de la peur de la mort. Notre bouche exulte de joie en proclamant le Seigneur est ressuscité. Nos saints, bien que morts dans le monde, vivent parmi nous, répondent à nos suppliques. La vie après la mort est plus vraie que celle avant la mort. Christ est ressuscité et vit parmi nous. Il nous a promis d'être avec nous tous les jours jusqu'à la fin des temps. Et Il l'est vraiment. À la fois, ami et frère, guérisseur et dispensateur de tout bien.

Béni soit Dieu, ressuscité des morts et donnant au monde la vie éternelle. O Mort, où est ta victoire ? Christ ressuscité« tourna en dérision celui qui jadis sans mesure se vantait » (cf. Canon de la Résurrection, ton 4, ode 9, poème de Jean Damascène). Tout est rempli de Lumière et nos cœurs sont pleins de joie incommensurable.

Et non seulement de joie, mais de force aussi. Celui qui croit à la Résurrection ne craint pas la mort ; et rien ne saurait troubler ni ébranler l'âme de celui qui ne craint pas la mort. Pour la multitude et les incroyants, la mort est la plus redoutable menace, tandis que pour le chrétien croyant, un fait de peu d'importance, puisqu'il est l'entrée dans la vie. Le croyant vit la résurrection même avant sa mort naturelle.

Le vécu de la Résurrection a pour conséquence la transformation du monde. Il exalte l'âme. Et une âme enthousiaste attire dans son sillage les autres âmes émues par l'expérience de la joie de l'immortalité. Tant la Résurrection du Christ, que notre résurrection, n'est pas une vérité théorique. C'est un dogme de notre foi. C'est une réalité tangible. C'est la puissance qui a vaincu le monde, malgré les persécutions acharnées menées contre elle. « La victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi » (I Jn 5,4) en la Résurrection. Par la Résurrection, l'homme devient Dieu par grâce. Par la victoire de la lumière pascale sur les passions impures, un éros divin, un amour étrange s'établit dans notre âme, transcendant la condition humaine.

Chantons donc : Christ est Ressuscité ! Nos cœurs sont remplis de la Lumière et de la joie pascales. Nous venons vers le Christ ressuscité en toute pureté et simplicité. Car, comme dit David, le roi prophète, Dieu qui scrute d'en haut nos cœurs « ne rejette pas un cœur brisé et broyé» (cf. Ps 51 [50], 19).

La Résurrection c'est notre force, notre espérance, notre joie, notre exultation. Par la Résurrection, nous surmontons la douleur et l'affliction causées par les maux de notre vie sur terre. La Résurrection est la réponse de Dieu à la perplexité de l'homme blessé par les malheurs du monde.

Les difficultés et les souffrances du monde présent ne nous accablent pas. Nous sommes réconfortés par les disciples apeurés du Seigneur réunis dans la chambre haute de Sion. Nous n'avons pas peur, car nous aimons le monde entier comme Il nous a aimés, sacrifiant sa vie pour nous. Dieu-homme, le Seigneur ressuscité nous accompagne invisiblement. Il nous suffit d'avoir de l'amour, et nous en avons. Et grâce à l'amour nous connaissons la puissance du Mystère.

Si d'autres êtres humains hésitent « mettant en tas les gerbes de leurs actions » (cf. Dimanche du Fils prodigue, Lucernaire des vêpres), nous y plaçons notre gloire. Si nous, par manque de miséricorde, ne secouons pas l'ivraie des œuvres d'injustice et nos passions pour les déposer sur l'aire du repentir », étant Amour, Christ ressuscité dissipe toute sorte de ténèbres et la peur autour de nous, et Il pénètre dans notre for intérieur et dans le monde, malgré les portes souvent fermées de nos cœurs. Et « Il reste avec nous » en permanence par la Croix de l'amour. Christ nous accorde Sa paix, tandis que les puissants de ce monde annoncent et promettent une paix empiriquement irréalisable. La puissance de l'Amour, de la Paix et de la Sagesse de Dieu bannit toute panique humaine. Elle n'est pas en marge de la réalité ni à la lisière de telle ou telle croyance individuelle. C'est le cœur et le centre des événements. C'est le cœur de l'humanité. C'est le centre de la vie. C'est la dominante des vivants et des morts. C'est la Vérité.

La suprématie incontestée de la Puissance tient invisiblement les rênes et dirige tout, au moment où plusieurs célébrités de ce monde se laissent obnubiler.

En cette période de décomposition générale qui sévit aujourd'hui au niveau mondial, l'espérance des confins de la terre, la Sagesse de Dieu, est la présence de la composition et de l'harmonie célestes. Au temps de l'effondrement et de la mort attendue, il y a l'événement de la Résurrection et le renforcement de la foi en le Seigneur. La paix de Celui qui, en se dépouillant, a vaincu la mort par sa mort et la joie de l'amour se répandent, guérissant « l'humanité» contemporaine qui ne cesse de gémir et s'affliger avec la création partageant ses lamentations et ses souffrances ; « acceptant la délivrance et l'adoption par Dieu » (Cf. Rm 8, 20-23) pour avoir part «à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu ».

Mes bien-aimés concélébrants et enfants dévoués, le Seigneur est vraiment ressuscité !

Saintes Pâques 2013

+ Bartholomaios de Constantinople

votre fervent intercesseur dans le Christ Ressuscité

Que ce message soit lu dans les églises au cours de la divine liturgie de la fête de Pâques, après la lecture de l'Évangile.

Patriarchal Encyclical of His All Holiness Patriarch Bartholomew for Holy Pascha 2013

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† BARTHOLOMEW

By God's mercy Archbishop of Constantinople-New Rome and Ecumenical Patriarch

To the Plenitude of the Church Grace, Peace and Mercy from Christ Risen in Glory

Beloved concelebrants and devout, God-loving children of the Church,

Christ is Risen!

The proclamation of the Resurrection by the myrrh-bearing women to the disciples of Christ was considered delirious. Yet, the word, formerly conceived as delirious, was confirmed as Truth. The risen Lord appeared to His disciples on several occasions.

In our time, the proclamation of the Resurrection is again considered delirious by rationalists. Nonetheless, we faithful not only believe in but also experience the Resurrection as a profoundly truthful fact. Indeed, if necessary, we seal our testimony with self-sacrifice because in the risen Christ we transcend death and are liberated from its fear. Our hearts are filled with joy when we repeat: The Lord has risen. Our saints, who have died according to the world, continue to live among us, responding to our petitions. The world that follows death is truer than the world that precedes death. Christ has risen and dwells among us. He has promised to be with us to the end of the world. And so He is - as our friend, brother, healer, who bestows all good things.

Blessed is our God, who has risen from the dead, granting eternal life to all people. O death, where is your sting? Christ has risen, revealing and ridiculing the one who formerly boasted without end to be a mockery. (See the Canon of St. John Damascene, 4th tone, 9th ode) Everything is filled with light and our hearts are replete with limitless joy. And more than joy, they are filled with strength. For whoever believes in the Resurrection is unafraid of death; and whoever is unafraid of death is spiritually unyielding and unbending inasmuch as what may be the most terrible threat for the majority and for the disbelievers is of little significance to the Christian; for it is the entrance to life itself. The faithful Christian lives the Resurrection even prior to his or her natural death.

The consequence of experiencing the Resurrection is the transformation of the world. It inspires the soul. And an inspired soul also attracts other souls to its ways, when these souls are moved by the genuine joyous experience of immortality. Christ's Resurrection and our own resurrection are not simply an abstract truth. They are a dogma of faith. They are a tangible reality. They are a force that overcomes the world despite the extremely harsh persecutions waged against it. “This is the victory, which has conquered the world, namely our faith” (1 John 5.4) in His Resurrection. Through the Resurrection, humanity is called to divinity through grace. Through the victory of the light of Resurrection over the impure passions, divine eros and a strange love, which surpasses human boundaries, are established in our souls.

Therefore, Christ is Risen! Our hearts are filled with the light and joy of the Resurrection. We approach the Risen Lord with authenticity and simplicity. For, as the royal Prophet David says, our God, who supervises our hearts from above, “will not despise a broken and contrite heart.” (Psalm 50.19) The Resurrection is our strength, hope, joy, and delight. Through the Resurrection, we transcend pain and sorrow for all the evils of this natural, worldly life. The Resurrection is God's response to the helplessness of wounded humanity before the suffering of worldly humanity.

We do not surrender to the difficulties and challenges of the modern world. The gathering of the Lord's fearful disciples in the upper room in Jerusalem encourages us. We are not afraid because we love everyone, even as He loved us and gave His life for our sake. Mysteriously and invisibly, the Lord accompanies us. We only need to have - and we do have - love. For though love, we understand the power of the Mystery; we know the Mystery itself. If others hesitate, “garnering their actions in thick sheaves” (Vespers of the Prodigal Son), yet we boast. And if we do not “winnow the chaff of our [sinful and passionate] actions with the wind of His loving-kindness or on the threshing floor of repentance,” the Risen Lord is Love and disperses all forms of darkness and fear that surrounds us, entering our hearts and our world, even when the doors are closed. He “remains with us” permanently through the cross of love. His calling is peace, and He grants us His peace. The powerful of this world pledge and promise peace, but can never produce or realize it. Whereas the power of divine Love, Peace and Wisdom remains beyond all human panic. It is not found on the margins of reality or the surface of human convictions. Instead, it is the heart of humanity, the center of life, the lord of life and death. It is Truth. The incontestable transcendence of Power invisibly controls the reigns and directs all things, especially at a time when “the minds of so many lie in darkness.”

At this time of widespread dissolution throughout the world, the hope of all throughout the universe, the Wisdom of God, is the presence of the heavenly solution and harmony. At a time of collapse and anticipated death, we have the reality of Resurrection and the strength of our conviction in Christ.

The peace that derives from Him who trampled down death by death through his self-emptying, together with the joy of love, flow and heal our contemporary humanity that sighs and suffers as well as all of creation that groans and laments with us, who “await adoption and redemption” as well as “the freedom of the glory of the children of God.” (Romans 8.20-23)

Truly the Lord is Risen, beloved fathers, brothers and sisters!

Holy Pascha 2013

† Bartholomew of Constantinople

Your fervent supplicant before God

Message de Son Eminence le Métropolite Emmanuel à l'occasion de la Fête de Pâques

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PÂQUES 2013

Enfants bien-aimés dans le Seigneur,

Le Christ est Ressuscité !

Au nom de mes frères les évêques membres de l'Assemblée des Évêques Orthodoxes de France, je vous adresse un message de joie à l'occasion de la Résurrection de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

Voici le jour qu'a fait le Seigneur : le jour de la Résurrection ! « Rayonnons d'allégresse, embrassons-nous les uns les autres ! Du nom de frères appelons même nos ennemis ! Pardonnons à cause de la Résurrection et chantons : le Christ est ressuscité des morts, par sa mort il a terrassé la mort, et à ceux qui sont au tombeau il a fait don de la vie ! » (Stichères de Pâques) En vérité, nous sommes remplis de joie et d'allégresse, car voici qu'aujourd'hui le Seigneur a accompli la plus grande de ses œuvres en notre faveur. « Il a tant aimé le monde qu'Il a donné Son Fils, l'Unique-Engendré, afin que quiconque croit en Lui ne se perde pas mais ait la vie éternelle » (Jn 3,16). Ce jour en effet marque l'accomplissement du mystère de son Économie, conçu avant les siècles. Celui qui est partout présent a dressé sa tente parmi nous, en assumant tous les états de notre condition mortelle, de l'enfance à la mort. « Mais, à la suite de l'apôtre Pierre nous proclamons, le Christ n'a pas été abandonnéà L'Hadès et sa chair n'a pas vu la corruption : Dieu l'a ressuscité, ce Jésus ; nous en sommes tous témoins. » (Act 2, 23) « Soyons donc comme le Christ, puisque le Christ a voulu être comme nous ! Devenons dieux avec lui, puisque il est devenu homme pour nous ! Entrons avec Lui dans la joie et la lumière sans déclin de Son Royaume », car en ce Jour comme le dit l'apôtre Paul, Dieu « nous a fait revivre avec le Christ, avec Lui Il nous a ressuscité et fait asseoir aux cieux, dans le Christ Jésus » (Éph 2, 5-6) !

En épousant notre condition d'esclave par son Incarnation, le Christ a communiéà notre chair et à notre sang ; en ressuscitant, Il complètement renouvelé notre nature. Par le baptême, Il nous a revêtu de l'homme nouveau et par l'onction, il nous procure la bonne odeur et la puissance vivifiante de l'Esprit. Mais dans son amour infini, il a fait plus encore : se mélangeant lui-même à ce qui nous nourrit et à ce qui nous abreuve, il a fait de sa chair et de son sang la source permanente des énergies trinitaires qui nous divinisent et de cette manière toute divine, il nous rend participants de sa divinisation. Par les Mystères divins, il nous unit toujours davantage à Lui, faisant de nous les membres de Son corps ressuscité, l'Église son épouse, la chair de sa chair. Voilà donc le point ultime de la philanthropie divine !

Unis si intimement au Seigneur ressuscité qui a tant aimé les hommes, nous devons plus que jamais en ces temps de crises et de chamboulements sociétaux inédits, nous montrer les dignes témoins de cet amour. Nous devons nous efforcer, à notre mesure et dans notre vie de chaque jour, d'être le sel de la terre (Mt 5, 13).

Mais ce témoignage doit se faire dans l'amour, sans dureté ni violence. Le cœur de notre mission chrétienne se trouve dans le dialogue. En effet, le mystère de l'Incarnation, la foi que nous avons en Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est une reconnaissance explicite d'un dialogue rendu possible entre l'homme et Dieu, et, a fortiori entre chacun des membres de l'humanité. En tant que chrétiens nous devrions toujours agir à promouvoir la solidarité entre les hommes et non pas la division et l'exclusion. Cet engagement de tous, ne peut être rendu possible que par l'édification d'un dialogue dans le respect et la confiance sans faire acception de personnes.

Nous pouvons également contribuer, à notre mesure et dans la charité, à aider nos frères à poser un regard différent sur le sens de la crise que nous traversons. Notre monde a en effet oublié que l'économie est avant tout un mode de relation. Mais la crise financière est avant tout une crise globale qui ne s'arrête pas aux portes de l'économie et des finances. Il s'agit d'une crise de la modernité dans laquelle l'humanité cherche à retrouver une vision, voire une mission. La crise n'est donc pas uniquement financière, elle est aussi morale et anthropologique. La définition de l'humanité est en train d'évoluer et de se transformer, assujettie aux phénomènes sociaux qu'elle crée elle-même. Ce n'est plus l'humanité qui fait la société, mais la société qui façonne l'homme et la femme d'aujourd'hui. Par conséquent, la crise contemporaine nous oblige à repenser la place de l'homme de manière globale.

Les chrétiens doivent réintroduire de l'humanité dans la technique, de l'humanité dans la modernité. En langage chrétien, il s'agit de redécouvrir l'image de Dieu dans l'homme et d'honorer cette image de Dieu par la loi de l'amour. Car, à la manière de saint Paul, nous pouvons considérer qu'il n'y a pas d'accomplissement de la loi si ce n'est dans l'amour.

Mais cet amour qui doit être de règle dans la relation avec le prochain, quel qu'il soit, doit s'étendre à la Création tout entière. Car il y a une attitude spécifiquement chrétienne dans le rapport à la Création qui ne peut se satisfaire d'une vision utilitariste de l'univers visible. Si l'homme est l'économe de la création, selon l'expression biblique, il n'en est pas moins rendu responsable au titre de son inscription à l'intérieur du créé.

Ne restons donc pas stupéfaits et incrédules face aux défis d'un monde contemporain, d'où la responsabilité, la justice et la paix semblent avoir été bannis. Relevons nous avec le Ressuscité et libérés de l'angoisse de la mort, mère de l'égoïsme aveugle qui régit notre monde, apportons à tous les hommes la bonne nouvelle de notre libération de cet esclavage séculaire ! Montrons-nous responsables et comme les Myrrophores, soyons les témoins de Celui que le tombeau n'a pu retenir et « Que toute créature célèbre » avec nous en ce jour « la Résurrection du Christ ! En lui nous sommes affermis » !

Je vous renouvelle, à toutes et à tous, mes meilleurs vœux avec la lumineuse fête de la Résurrection du Christ.

Le Christ est Ressuscité ! En vérité, Il est Ressuscité !

ΧριστόςΑνέστη ! ΑληθώςΑνέστη !

ХристосВоскресе ! ВоистинуВоскресе !

Hristos a-înviat ! Adevărat a-înviat !

Al'Masiah qam ! Haqqan qam !

† Le Métropolite Emmanuel, de France

Président de l'Assemblée des Evêques Orthodoxes de France


ПАСХАЛЬНОЕПОСЛАНИЕВЫСОКОПРЕОСВЯЩЕННЕЙШЕГОМИТРОПОЛИТАГАЛЛЬСКОГОЭММАНУИЛА, ЭКЗАРХАПАТРИАРХАВСЕЛЕНСКОГОВЗАПАДНОЙЕВРОПЕ

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ПАСХАЛЬНОЕПОСЛАНИЕВЫСОКОПРЕОСВЯЩЕННЕЙШЕГОМИТРОПОЛИТАГАЛЛЬСКОГОЭММАНУИЛА, ЭКЗАРХАПАТРИАРХАВСЕЛЕНСКОГОВЗАПАДНОЙЕВРОПЕ

Дорогиеотцы, братьяисёстры, вСветлыйиСвятыйПраздникВоскресенияХристовавзываюквамсрадостнымприветствием: ХристосВоскресе!

СейДень, егожесотвориГосподь, ДеньЕгоСвятогоВоскресения, которыйСвятаяЦерковьПесньмивосхваляет: "Воскресениядень, ипросветимсяторжеством, идругдругаобымем. Рцембратие, иненавидящимнас, простимвсяВоскресением, итаковозопиим: ХристосВоскресеизмертвых, смертиюсмертьпоправ, исущимвогробехживотдаровав!"

Воистинумыпреисполненыликующейрадостью, ибонынеГосподьсвершилпредвечныйПромыслнашегоспасения. СвятойЕвангелистИоаннБогословговорит: "ИботаквозлюбилБогмир, чтоотдалСынаСвоегоединородного, дабывсякий, верующийвНего, непогиб, ноимелжизньвечную" (Ин 3:16).

Он, вездесыйивсяисполняяй, воздвигшийвмиресемСкиниюСвою, взялнемощинашиинёсболезниотРождестваидоКрестнойСмерти, но"ХристоснебылоставленвоадеиплотьЕгоневиделатления, СегоИисусаБогвоскресил, чемувсемысвидетели" (Деян 2:31-32),- возглашаеммывследзаАпостоломПетром.

БудемжетакимикакОн, ибоОнвосхотелбытькакмы! СтанембогамипоблагодатиЕго, ибоОнсталчеловекомполюбвиСвоей! ВойдёмсГосподомврадостьневечернегосветаЕгоЦарства. ИбовДеньСей, пословамСвятогоАпостола: "инас, мертвыхпопреступлениям, БогоживотворилсоХристом ... ивоскресилсНим, ипосадилнанебесахвоХристеИисусе" (Еф. 2:5-6).

НеразрывноСоединённыесВоскресшимХристом, безмерновозлюбившимродчеловеческий, мыдолжныкакникогда, вэтовремякризисаиновыхсоциальныхпотрясений, бытьдостойнымисвидетелямиБожественнойлюбви, икаждыйдень, делатьвсёвозможное, чтобыоставатьсясольюземли (Мф. 5:13). Этосвидетельстводолжнобытьявленовлюбви, вкоторойнетместажестокостиинасилию.

Такимобразом, сердценашеймиссии - этодиалог. ВедьТаинствоВоплощения, нашаверавИисусаХристаистинногоБогаиистинногочеловека, естьничтоиное, какоткрытоепризнаниеосуществлённогодиалогамеждучеловекомиБогом, атемболеемеждулюдьми. Исповедуясебяхристианами, мыдолжнывсегдасодействоватьсолидарностиинивкоемслучаенепоощрятьразделение. Этовсеобщаяобязанностьможетбытьосуществленатолькоспомощьюконструктивногодиалогавдухеуваженияидовериябезвсякихпристрастий.

Также, исходяизнашихсил, вдухелюбви, мыможемпомочьнашимбратьяминачевзглянутьнасмыслкризиса, вкоторомнаходимся. Неследуетзабывать, чтонынешнийкризиснетолькоэкономический - онкасаетсяпроблемчеловеческойморалиинравственностииособеннодуховности. Инымисловами, речьидётонеобходимостизановооткрытьобразБожийвчеловекеинаучитьсячтитьегопосредствомзаповедилюбви. Любовьвотношенияхсближними, какимибыонинибыли, должнараспространитьсянатворениевовсейполноте, котороечеловекпризванпреобразить.

Неостанемсяжебезразличнымипередвызовамимирасего, гдеответственность, правосудиеимиркажутсязабытымииизгнанными. ЯвимжевместесвоскресшимСпасителем, исцелившимнасотболезнисмертныя, БлагуюВестьдарованнойИмсвободыотрабствагреха!

Возвестимжемиру, какнекогдажёны-мироносицыапостолам, чтогробнесмогвместитьНевместимого - Владыкувсеятвари. Возликуемже, ибоНебесадостойновеселятсяирадуетсяземля, ивесьмирпразднует - видимыйиневидимый - ибоХристосвосстал, весельевечное!

ХРИСТОСВОСКРЕСЕ! ВОИСТИНУВОСКРЕСЕ!

СлюбовьюоВоскресшемХристеСпасителе,

БожьеймилостьюЭММАНУИЛ, МитрополитГалльский, ЭкзархПатриархаВселенскоговЗападнойЕвропе.

Пасха, ВоскресениеХристово,

5 мая 2013 года,

Париж.

ЦиркулярноотЕпархиальногоУправления 10 мая 2013 г.

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ВысокопреосвященнейшемуМитрополитуЭммануилубылонедавносообщеноГенеральнымСекретаремСвященногоСинодаВселенскогоПатриархатаархимандритомВарфоломеемотом, чтоСвященнымСинодомемуопределенобытивременноуправляющимАрхиепископиейправославныхрусскихцерквейвЗападнойЕвропевсоответствииспросьбой, переданнойвписьмеот 6 апрелявследствиеЕпархиальногоСъезда, состоявшегосявПариже 30 марта 2013 г.

ВсвязисэтимидоизбранияновогоАрхиепископавбогослуженияхвовсеххрамахАрхиепископииследуетвозноситьимямитрополитаЭммануилакакуправляющегоархиереяпоследующейформуле :

«ГосподинавысокопреосвященнейшегомитрополитаЕммануилаГалльскаго, патриаршегоэкзарха, временноуправляющегоАрхиепископиейправославныхрусскихцерквейвЗападнойЕвропе».

Париж, 10-гомая 2013 г.

Circulaire de l'Administration Diocésaine du 10 mai 2013

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Son Eminence le Métropolite Emmanuel a été récemment informé par le Secrétaire Général du Saint-Synode du Patriarcat Œcuménique, le T.R. Archimandrite Bartholoméos, que le Saint-Synode lui avait confié la responsabilité provisoire de l'Exarchat, conformément à la demande adressée en ce sens par la lettre du 6 avril consécutive à l'Assemblée Diocésaine tenue à Paris le 30 mars 2013.

En conséquence, et jusqu'à l'élection du nouvel Archevêque, il convient, lors des célébrations liturgiques, dans toutes les paroisses de l'Archevêque, de mentionner le Métropolite Emmanuel en tant qu'évêque dirigeant l'Archevêché, suivant la formule suivante :

« Son Eminence le Métropolite Emmanuel de France, exarque du Patriarche Œcuménique, chargé temporairement de l'administration de l'Archevêché des paroisses de tradition russe en Europe occidentale ».

Paris, le 10 mai 2013

Circular from the Archdiocesan Office 10 May 2013

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His Eminence Metropolitan Emmanuel has been recently notified by the Secretary-General of the Holy Synod of the Ecumenical Patriarchate, the Very Rev. Archimandrite Bartholemew, that the Holy Synod has entrusted him with provisional responsibility for the Exarchate, in accordance with the request for this in the letter of 6 April following the Diocesan Assembly in Paris on 30 March 2013.

Until the election of a new Archbishop, during the celebration of divine services, in all the parishes of the Archdiocese, Metropolitan Emmanuel as bishop in charge of the Archdiocese should be commemorated in the following manner:

"His Eminence, Metropolitan Emmanuel, temporary administrator of the Archdiocese of parishes of the Russian Tradition in Western Europe".

Paris 10 May 2013

Parution du Feuillet de l'exarchat de mai 2013

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(PNG) Le Feuillet de l'exarchat du mois de Mai 2013 est paru, ainsi que sa version anglaise. Il est disponible en téléchargement sur ce site (rubrique : Vie de l'archevêché et des paroisses / Feuillets de l'exarchat). - Actualité

A l'occasion du 1700 ème anniversaire de la promulgation de l'Edit de Milan

Communiqué de Mgr Gabriel

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Monseigneur Gabriel de Comane, Archevêque des Églises Orthodoxes Russes en Europe Occidentale en retraite, adresse à tous les membres de l'Archevêché ses chaleureuses salutations pour la fin de ce temps pascal : Christ est ressuscité ! Христосвоскресе !

Monseigneur Gabriel réside à présent à Maastricht (Pays-Bas). Les médecins estiment que sa santé s'est beaucoup améliorée, grâce à ces quelques mois de repos. Désormais, Monseigneur Gabriel célèbre régulièrement la liturgie eucharistique dans les paroisses de Belgique et des Pays-Bas.

Il remercie cordialement tous les fidèles de l'Archevêché qui ont prié pour le rétablissement de sa santé et les prie de continuer de prier pour lui. Monseigneur Gabriel dispose d'une nouvelle adresse e-mail : aartsbisschop.gabriel@gmail.com


Communiqué de l'Administration diocésaine au sujet de la réunion du Conseil de l'Archevêché du 30 mai 2013

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Le Conseil de l'Archevêché s'est réuni le 30 mai 2013 sous la présidence de Son Eminence le Métropolite Emmanuel. Parmi les questions abordées :

1. Son Eminence le Métropolite Emmanuel a confirmé avoir reçu du Patriarcat Œcuménique une lettre datée du 22 mai, l'informant de sa nomination par le Saint-Synode (réunion du 22 avril dernier) comme Exarque, provisoirement en charge de l'administration de l'Archevêché. Il donne lecture de ce texte, à partir de l'original grec, dans une traduction orale en français. Dès que la version officielle sera disponible en français, le texte sera publié sur le site de l'Archevêché.

2. Préparation de l'élection du prochain Archevêque

a. Un compte rendu de la réunion de la commission juridique chargée de réfléchir à l'éventualité d'une modification des statuts permettant d'ouvrir plus largement les possibilités de candidature au poste d'Archevêque a été présenté. Une procédure permettant de procéder à l'approbation de ce changement de statuts par voie postale a été proposée et sera soumise à une commission juridique consultative qui se prononcera sur la question. Cette commission est ainsi composée : P. Jean Gueit, Vice-président du Conseil de l'Archevêché, Recteur des paroisses Saint Hermogène à Marseille et Saint Nicolas à Nice ; P. Wladimir Yagello, Président du Tribunal ecclésiastique, Recteur de la paroisse ND du Signe à Paris ; P. Jivko Panev, Maitre de Conférences en droit canonique à l'Institut de Théologie Saint Serge, Recteur de la paroisse Notre Dame Souveraine à Chaville ; M. Henri de Larosière, paroissien de la crypte de la rue Daru ; M. Michel Ribault Mennetière, paroissien de la paroisse des Saints Pierre et Paul à Chatenay Malabry ; M. Serge Runge, paroissien de la cathédrale Saint Alexandre Nevski à Paris, membre du Conseil de l'Archevêché ; M. Michel Sollogoub, secrétaire du Conseil de l'Archevêché. Le rapport devra indiquer la formulation précise de la modification envisagée et les modalités pratiques de cette consultation dont les résultats seront confirmés par un vote en AGE plénière.

b. Voyage à Constantinople : la proposition de texte une fois adoptée par la commission devra être portée au Phanar pour discussion avec les membres de la commission inter orthodoxe du Patriarcat Œcuménique.

3. Alexandre Victoroff fait le point sur la situation financière de l'Archevêché. Grâce à l'effort de certaines paroisses qui ont anticipé volontairement le relèvement de leurs cotisations annuelles consécutif à la diminution de recettes en provenance de la cathédrale de Nice la situation financière se révèle saine.

4. Une réunion du conseil élargi aux Doyens est convoquée pour le vendredi 21 juin 2013. Elle sera consacrée au thème suivant : enseignement théologique et formation des prêtres.

5. Barcelone : la situation dans la paroisse parait confuse et malsaine, du fait des agissements de certains paroissiens, probablement encore inspirés par l'ancien recteur le p. Théodore Almes, qui est parti en Grèce abandonnant sur place femme et enfants et laissant des dettes. L' Archevêché n'a pas les moyens humains et matériels pour s'occuper comme il se doit d'une communauté dans cette ville. Il est décidé de se retirer formellement de la paroisse de Barcelone et de voir par l'intermédiaire de Mgr Emmanuel avec le métropolite Polycarpe d'Espagne si ce dernier veut accueillir la paroisse dans son diocèse.

Lettre patriarcale du 22 mai 2013 en réponse à la lettre du 6 avril 2013

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No de protocole 435

Votre Éminence métropolite Emmanuel de France, exarque d'Europe, bien-aimé frère et concélébrant en l'Esprit saint, que la grâce et la paix de Dieu soient avec Votre Éminence.

Christ est ressuscité !

Dans sa réunion, le saint-synode qui nous entoure a lu le rapport soumis par Votre Éminence bien-aimée, daté du 22 mars dernier, concernant la réunion du Conseil archiépiscopal de notre Exarchat patriarcal des paroisses de tradition russe en Europe occidentale tenue le 6 mars, ainsi que les travaux de l'Assemblée clérico-laïque du 30 mars, au cours de laquelle il a été décidé que votre Eminence exerce provisoirement les fonctions de notre Exarque patriarcal desdites paroisses jusqu'à l'élection du successeur de l'archevêque Gabriel de Comane démissionnaire pour des raisons de santé.

En réponse, par nos présentes lettres patriarcales fraternelles, nous portons à votre connaissance que, par décision synodale unanime, la décision susmentionnée de ladite Assemblée clérico-laïque a été approuvée et que Votre Éminence est chargée des fonctions d'Exarque patriarcal du Trône œcuménique pour les paroisses orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale jusqu'à l'élection de leur nouveau chef.

En priant Dieu de vous soutenir dans la diaconie et la responsabilité ecclésiastique dont vous êtes chargé, nous vous engageons à informer régulièrement l'Église Mère du progrès et de la situation de ces paroisses bénies, ainsi qu'à demander et recevoir les instructions de notre Centre sacré sur les questions qui y surgissent.

Sur ce, nous invoquons sur vous la grâce et l'infinie miséricorde du Seigneur ressuscité.

Le 22 mai 2013

Bartholomaios de Constantinople Frère bien aimé en Christ

Communiqué from the Archdiocesan Administration on the meeting of the Archdiocesan Council on 30 May 2013.

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The Archdiocesan Council met on 30 May 2013 under the chairmanship of His Eminence Metropolitan Emmanuel. Among questions raised were:

1. His Eminence Metropolitan Emmanuel confirmed that he had received confirmation from the Ecumenical Patriarchate in a letter dated 22 May of his nomination by the Holy Synod (meeting of 22 April 2013) as Exarch, temporarily in charge of the administration of the Archdiocese.He read out the text in the orginal Greek, and gave an oral translation in French. As soon as an official version will be available, it will be published on the Archdiocesan website.

2. Preparations for the election of the next Archbishop

a. A report of the meeting of the Legal Committee responsible for considering the possibility of a change in the statutes to broaden the opportunities for candidacy of Archbishop was presented. A procedure to proceed with the approval of a change in the statutes by post has been proposed and will be subject to a legal advisory committee that will decide on the matter. This Committee is composed as follows: Fr. Jean Gueit, Vice-Chairman of the Archdiocese, Rector of the parishes of Saint Hermogenes in Marseille and Saint Nicholas in Nice, Fr. Wladimir Yagello, President of the Ecclesiastical Tribunal, Rector of the parish Our Lady of the Sign in Paris, Fr. Jivko Panev, Lecturer in Canon Law at St. Sergius Theological Institute, Rector of the parish of Our Sovereign Lady Chaville, Henri de Larosière, parishioner of the crypt of rue Daru, Michel Ribault Mennetière, parishioner the parish of Saints Peter and Paul Chatenay Malabry, Serge Runge, a parishioner of the Cathedral of St. Alexander Nevsky Cathedral in Paris, member of the Council of the Archdiocese; Michel Sollogoub, secretary of the Council of the Archdiocese. The report should indicate the precise wording of the proposed amendment and the practical arrangements for this consultation, the results of which will be confirmed by a vote in plenary AGE.

b. Visit to Constantinople: once the text of the new proposal is adopted by the comission it will be taken to the Phanar for discussion with members of the Inter-Orthodox Commission of the Ecumenical Patriarcate.

3. Alexandre Victoroff reported on the financial situation of the Archdiocese. Thanks to the efforts of some parishes who increased their annual contributions following a reduction in income from Nice, the financial situation appears healthy.

4. An enlarged meeting of the Council to include the Deans has been called to meet on Friday 21 June 2013. It will be looking at the theological education and traing of priests.

5. Barcelona: the situation in the parish seems confused and unhealthy, because of the actions of some parishioners, probably still inspired by the former rector Fr. Theodore Almes, who left Greece leaving behind his wife and children and leaving debts. The Archdiocesed does not have the human and material resources to deal as it should with community in this city. It was decided to formally withdraw from the parish of Barcelona and see if the Metropolitan Archbishop Emmanuel Polycarp Spain wishes to host this parish in his diocese.

СообщениеЕпархиальногоуправленияозаседанииСоветаАрхиепископии 30 мая 2013

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30 мая 2013 состоялосьзаседаниеСоветаАрхиепископииподпредседательствомвысокопреосвященногомитрополитаЭммануила. Средипрочихбылиобсужденыследующиевопросы:

1. ВысокопреосвященныймитрополитЭммануилподтвердилпоступлениеизВселенскогопатриархатаписьмаот 22 маяссообщениемотом, чтоСвященныйСинодназаседании, состоявшемся 22 апреля, решилназначитьегоЭкзархом, временноуправляющимАрхиепископией. МитрополитЭммануилзачиталтекстписьмавустномпереводесгреческогооригинала. Кактолькостанетдоступнымофициальныйпереводнафранцузскийязык, текстбудетопубликованнавеб-сайтеАрхиепископии.

2. Подготовкаквыборамновогоархиепископа

а. БылзаслушанотчетозаседанииЮридическойкомиссии, которойбылопорученорассмотрениепутейизмененияУставасцельюрасширитьвозможностьвыставлениякандидатурнавыборыновогоархиепископа. Предложеннаякомитетомпроцедура, позволяющаяполучитьсогласиенаизменениеУставапутемписьменногоопроса, будетпередананаизучениеновойконсультативнойЮридическойкомиссии, котораяподготовитдокладпоэтомувопросу. Вкомиссиювойдутвице-председательСоветаАрхиепископииинастоятельприходовсв. ГермогенавМарселеисв. НиколаявНиццепротопресвитерИоаннГейт, председательцерковногосудаинастоятельприходаПресвятойБогородицыЗнаменияпротоиерейВладимирЯгелло, доцентканоническогоправаБогословскогоинститутасв. СергиявПарижеинастоятельприходаПресвятойБогородицыДержавнойвг. ШавильпротоиерейЖивкоПанев, прихожанинприходаПресвятойТроицывкриптесоборасв. АлександраНевскогоАнридеЛарозьер, прихожанинприходасв. апостоловПетраиПавлавг. Шатне-МалабриМишельРибо-Менетьер, прихожанинсоборасв. АлександраНевскоговПарижеичленСоветаАрхиепископииСергейРунге, секретарьСоветаАрхиепископииМихаилСоллогуб. ВдокладКомиссиивойдутточнаяформулировкапредлагаемойпоправкиипрактическиемерыпоконсультации, результатыкоторойбудутподтвержденыпутемголосованиянапленарномзаседанииВнеочередногоОбщегоСобрания.

б. ПутешествиевКонстантинопольПослепринятияЮридическойкомиссиейтекстбудетотвезенвФанардлядальнейшегообсуждениясчленамиСинодальнойкомиссиипомежправославнымсношениямВселенскогоПатриархата.

3. АлександрВикторовпредставилдокладофинансовомположенииАрхиепископии. ФинансовоеположениеАрхиепископии - удовлетворительноблагодаряусилиямчастиприходов, добровольноопередившихожидаемоеповышениеежегодныхвзносовдлякомпенсациисокращениядоходаотНиццкогособора.

4. РасширенноезаседаниеСоветаАрхиепископиисучастиемблагочинныхсозванонапятницу 21 июня 2013. Онобудетпосвященотемебогословскогообразованияиподготовкисвященников.

5. БарселонскийприходПоложениенаприходевБарселонеоказваетсязапутанныминездоровымиз-задействийотдельныхприхожан, видимо, всеещеследующихпримерубывшегонастоятеляо. Федора Almes, которыйпереехалвГрецию, бросивженуидетейинеуплативдолги. Архиепископиянеобладаетдостаточнымичеловеческимииматериальнымиресурсами, чтобыподдерживатьвудовлетворительныхусловияхприходскуюобщинувэтомгороде. СоветпостановилофициальноотказатьсяотприходавБарселонеипроситьчерезвладыкуЭммануилавыскопреосвященногомитрополитаИспанииПоликарпапринятьприходвсвоюепархию.

Communiqué de l'administration diocésaine au sujet de la réunion du Conseil du 21 juin 2013

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Le Conseil de l'Archevêché s'est réuni le vendredi 21 juin sous la présidence de Son Eminence le Métropolite Emmanuel. Parmi les questions abordées :

1. Le changement de statuts. Le Conseil a décidé qu'une consultation par courrier serait menée auprès des clercs de l'Archevêché et des délégués laïcs des paroisses élus en 2010 et convoqués pour l'assemblée diocésaine du 30 mars dernier. Cette consultation a pour objet de récolter un avis consultatif sur une proposition d'élargissement des possibilités de candidature au poste d'Archevêque qui sera ensuite soumise, le cas échéant, au vote d'une AGE. La consultation aura lieu par voie postale jusqu'au 12 juillet.

2. Répondant en cela aux suggestions émanant de plusieurs clercs de l'Archevêché, le Conseil invite tous les clercs et fidèles de l'Archevêchéà accompagner ce processus de consultation et de préparation de l'élection du nouvel Archevêque par des prières renouvelées afin que le Seigneur assure à l'ensemble des membres de l'Archevêché union, soutien et consolation en cette période délicate. Il est proposé aux communautés et fidèles qui le souhaitent d'instaurer un jour particulier de prière et de jeûne (qui pourrait être le vendredi 5 juillet 2013) afin de porter cette intention. Il est aussi recommandé aux recteurs des paroisses d'expliquer aux fidèles la situation présente.

3. Le Conseil a entendu un rapport du Doyen de l'Institut de théologie orthodoxe de Paris (ITO), l'archiprêtre Nicolas Ozoline, sur la situation actuelle de l'Institut tant sur le plan académique que matériel. Le Conseil a réaffirmé son souci de voir apportées des solutions pérennes pour assurer le fonctionnement et le financement de l'Institut qui, a-t-il été rappelé, fait partie intégrante de l'Archevêché. Il a suggéré l'organisation d'une rencontre entre des professeurs de l'ITO et des membres du Conseil de l'Archevêché afin d'explorer diverses pistes possibles.

4. Dans la 2e partie de sa réunion qui était élargie aux prêtres responsables des doyennés géographiques de l'Archevêché, le Conseil a entendu les rapports des doyens présents quant à la situation pastorale dans leurs régions respectives.

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